...et faire entendre Le discours d'un roi !
Il y a une semaine, je commençais à mettre mon nez dans les histoires de la famille royale, en regardant The Queen, film magistral que je n'avais pas encore eu la possibilité de voir jusque là. J'y avais découvert la rigidité bien connu de ce que peut être l'honneur d'une famille portant la couronne, et les scandales à éviter pour qu'elle ne soit pas entachée. J'ai fait également connaissance alors avec une reine droite, ayant vécu les bombardements à Londres lors de la bataille d'Angleterre menée par les bombardiers allemands en 1940, celle qui s'y connait en mécanique et qui a réparé des voitures à cette époque(!). Mais j'ai vu aussi la Reine mère, celle que l'on prenait, en Français ne se fiant qu'aux images, pour la mamie cool de la famille, avec son sourire de Mamie du royaume...Mais le syndrôme Mamie Nova, au contraire, ne semble pas vraiment l'avoir touchée, et son attachement aux traditions n'était pas inexistant.
Il y a quelques semaines, je découvrais la bande-annonce de ce film Le discours d'un roi, et j'y apprenais des choses que je ne savais pas, en étudiante étroite c'esprit qui ne regarde que ce qu'on lui met sous le nez, en ignorant quantité d'éléments faisant l'Histoire des autres, notamment le Royaume-Uni.
Alors que les tensions et les esprits belliqueux se réveillent en Europe, que le fascisme s'impose sur la scène internationale, George V se meurt et laisse son fils, Edouard VIII, coureur de jupons et spécialiste des femmes mariées (scandaleux pour le futur roi d'Angleterre!) prendre sa succession sur le trône, au grand dam du frère cadet, le prince Albert d'York, qui saisit l'ampleur de la tâche et des responsabilités incombant à son frère irresponsable.
Je fis connaissance alors avec George VI, le roi malgré lui, celui qui bégaie devant un auditoire...Celui qui décide de se faire entendre et qui va à la rencontre d'orthophonistes, jusqu'à ce qu'il rencontre celui qui deviendra un allié fidèle: Lionel Logue.
Le résultat est époustouflant. Colin Firth (que j'adore!) interprète avec brio ce rôle difficile de l'homme qui bégaie. Ayant eu l'avantage de voir ce film en VO, je confirme le fait qu'il ne donne pas l'impression au spectateur de surjouer cet handicap. Il suffit de l'entendre pour comprendre combien il doit être difficile d'interpréter un rôle de cette envergure. En deux heures de film, nous traversons, vissés sur notre siège, les évolutions du travail du futur roi, qui doit lui-même emporter avec lui, le peuple anglais dans une guerre contre l'Allemagne nazie.
Helena Bonham Carter joue également avec justesse le rôle de la future reine-mère, très intéressant de la voir autrement qu'avec des cheveux blancs d'ailleurs! Nous apercevons aussi régulièrement les princesses Elizabeth et Margaret, comme si la famille royale nous invitait pendant un moment au coeur de son Histoire.
D'un bout à l'autre, j'ai aimé ce film, pas de lourdeur ni de longueur, des personnages attachants, dramatiques et drôles. Des acteurs au sommet de leur art. Pas étonnant que ce film ne compte pas moins de sept nominations aux Golden Globes et douze autres aux Oscars!
A voir et revoir!