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Les Quotidiennes de Val

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... c'est l'histoire d'une lectrice, d'une fille se promenant, allant au cinéma, poussant parfois ses coups de gueule,ou dévoilant ses coups de coeur...Pour au final, partager ce qui anime le quotidien...


Le Règne du vivant, d’Alice Ferney – rentrée littéraire 2014

Publié par Valou076 sur 14 Septembre 2014, 06:49am

Catégories : #rentréelittéraire2014, #littérature

Le Règne du vivant, d’Alice Ferney – rentrée littéraire 2014

Plus le temps passe, plus ma fibre écolo se développe. Et notamment tout ce qui concerne la défense des espèces animales en péril. Je vous avais déjà parlé d’un espace comme le Zooparc de Beauval qui est partenaire de nombreux programme de préservation des espèces.
Cette fois-ci je vous parle d’un roman. Incroyable non ? Et pourtant, ce titre de la rentrée littéraire ressemble plus à un document, plutôt qu’à un simple roman mettant en scène des activistes.
Nous suivons un journaliste norvégien, qui part en bateau avec Wallace, un activiste de longue date, qui part en campagne contre les pêcheurs-pirates, qui saccagent les populations de baleines en Antactique et au large des îles Galapagos. Devant nos yeux, un équipage prend forme, Wallace récolte des fonds en faisant des conférences où il présente les conséquences des actes de l’homme sur l’environnement.
Plus qu’un roman, ce livre est un véritable plaidoyer pour la défense des espèces, mais aussi de ceux qui risquent leur vie pour faire entendre leurs voix, en faveur d’une nature préservée, et contre le consumérisme de l’homme.
Parmi les titres de la rentrée littéraire chez Actes Sud, ce livre est certainement celui dont je n’avais pas du tout entendu parler, mais aussi celui qu’il fallait absolument avoir dans ma PAL de rentrée… Je ne pouvais pas faire autrement. Sans avoir vraiment su jusqu’à présent comment m’engager, la préservation des espèces en danger est un sujet qui me parle de plus en plus, et j’aimerai pouvoir un jour trouver comment vraiment m’engager pour ces actions.
Quand j’ai commencé la lecture de ce roman, j’ai tout de suite su qu’il allait me parler, et que je ne pouvais que valider son thème. Tout commence par un préambule, celui écrit par le journaliste norvégien Gérald Asmussen,témoin principal de cette histoire.

« J’ai cherché les grands poissons, les mérous géants, les espadons, les requins monstrueux. Ils avaient disparu. J’ai regardé la mer intouchée et la mer épuisée. Au cœur du Pacifique, dans le nœud de ses courants du nord, j’ai filmé la grande décharge du monde : sur trente mètres de profondeur un continent de plastique, sacs, bidons, bouteilles, de toutes les marques, dans toutes les langues et de toutes les couleurs. Jusque dans ses espaces inatteignables, le globe terrestre devenait l’égout des hommes. » p. 11

« Je voudrai ne rien oublier. Je pense à ce qui s’est passé. Je serai dans mes phrases, je choisirai chaque mot, tandis que les films ne capturent que le fait visible et le présent. Je remonterai le cours des choses, je révèlerai les corruptions, les infamies. J’éclairerai la prédation du monde, l’arrogance et la cruauté des hommes, leur insatiable cupidité. […] A moment de commencer ce récit, épopée d’un homme convaincu, je n’aurai pas la pudeur de l’océan qui engloutit les crimes, je ne serai pas l’eau dans laquelle se disperse le sang versé. Je ferai appel à tout mon mauvais caractère. » P. 13

Le Règne du vivant, d’Alice Ferney – rentrée littéraire 2014

C’est ainsi que l’auteur nous transporte dans une histoire où il n’y a pas de happy end, mais juste un terrible constat, celui que notre monde court à sa perte, et que nous les hommes sont les seuls responsables de cette débâcle écologique.
J’ai rarement annoté autant de passage que dans ce livre, de phrases justes, de constats terribles, d’effarantes révélations sur le monde tel qu’il est.
Aussi puissant qu’un documentaire, ce livre est une véritable accusation, un énorme doigt pointé sur ces gouvernants qui ne décident rien, sur ces braconniers sans scrupules qui détruisent la faune d’espaces naturels censés être protégés comme patrimoine mondial de l’Unesco. Mais que fait le monde. La gorge serrée et les yeux humides, j’ai lu ce roman comme une course contre la montre. Les 200 pages se lisent vite, nous happent pour nous dire : « Regarde dans quel monde tu vis. Regarde ce que l’homme fait de ces espèces animales que tu pensais protégées. »
Cette voix sort de la bouche de l’activiste Magnus Wallace. Prêt à donner sa vie pour sauver une baleine, ignoré par les masses dirigeantes, méprisé par les ONG lucratives.
- « Wallace construit une image imbécile du militant écologiste. On le tient désormais pour obtus, brutal, ennemi du genre humain. […] Wallace est le contraire d’un esprit diplomate. Il n’est même pas manipulateur ! Il indispose ses interlocuteurs. Il les agresse. Croyez-vous donc qu’il ait tant d’admirateurs ? » P. 18
Les pages tournent. Wallace arrive devant nous avec ses convictions, sa verve… et moi aussi je l’aurais presque suivi dans sa nouvelle campagne en mer. Direction les Galápagos, le Costa Rica. Là-bas, les requis se font tuer pour leurs ailerons, alimentant ainsi les vieilles et stupides croyances asiatiques.

« Aux Galápagos, nous vivions à l’heure de l’extinction massive. La profusion primordiale, le miracle de la diversité qu’avaient produite ensemble la génétique, le hasard et la sélection, avaient rencontré l’obstination, l’avidité, la prolifération et la puissance de l’homme. » P. 70

« L’œil de la bête mutilée parait se dilater. Découpé vivant, le requin ne meurt pas encore, inapte et condamné. Trois nageoires et un aileron. De lui il n’y a plus rien à prendre. Deux mains le saisissent par sa queue raccourcie. Son corps tronc est jeté à la mer. Pendant un instant il semble voler dans l’air bleu puis il entre dans l’eau et disparait. » P. 83
Ce livre me marque profondément, et me rappelle encore une fois que c’est beau de se révolter, encore faut il s’engager, où aider ceux qui mènent des actions concrètes. C’est un de ces récits qui me fait regarder autour de moi, en me demandant : « Mais qu’est-ce que tu fous ? Envisages-tu un jour de faire quelque chose qui vaille le coup, quelque chose pour changer le monde ? »
Vaine pensée me direz-vous.
Mais en attendant, ce livre me marque par sa puissance, et mériterait d’être entre les mains du plus grand nombre, pour avoir un aperçu de ce que peut vraiment être le monde d’aujourd’hui.
Merci Actes Sud pour la découverte, et merci Alice Ferney pour ce livre incroyable.

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E
Livre lu et chroniqué (mais le billet paraitra dans quelques jours). Je m'attendais à lire un "roman" quand même et cela se "limite" à 20 pages à la fin. C'est dommage parce que je trouve le reste intéressant, mais cela aurait permis d'aérer un peu le propos.
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V
J'ai vite saisi que ce n'était pas un simple roman, je m'en doutais un peu vu le sujet !<br /> Je n'ai pas eu le temps de me lasser en tout cas, au contraire. C'était comme regarder un reportage tv au final ^^
E
Je ne pensais pas le lire, mais pourquoi pas ! Jolie chronique !
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V
Merci beaucoup !
S
C'est très intéressant ton billet, moi aussi je me sens une fibre écolo qui se développe de plus en plus. C'est un sacré coup de coeur dis donc, tu l'avais vu venir puisque au début de la lecture, tu parlais déjà d'une pépite. Je crains Ferney, car je n'ai pas aimé Cherchez la Femme ni les Autres , mais je sais qu'elle peut avoir des moments de grâce...
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V
J'ai eu le nez fin pour une fois ^^<br /> Je ne connaissais pas l'auteur avant celui-ci... mais le sujet me touchait vraiment, il ne pouvait que me plaire.
E
superbe critique
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V
merci beaucoup !
A
Je n'ai jamais lu cette auteure, malgré mon envie de le faire. Ce sera peut-être avec celui-ci, dont le thème ne peut pas laisser indifférent.
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V
C'était une découverte de l'auteur également pour moi. J'espère que ce dernier livre va pouvoir toucher pas mal de monde !

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