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Le problème quand on a un livre qui ne passe pas entre les mains, c'est d'en parler de façon constructive, pour ne pas transformer son blog en mur des lamentations, ou encore éviter de donner l'impression que l'on a une dent contre l'écrivain.
Avec la rentrée littéraire, il y en a pour tous les goûts, du bon et du mauvais, de l'excellent et du passable.
En ce qui concerne ce roman, c'est clair, je n'ai pas DU TOUT aimé !
Pourtant le sujet, même s'il ne s'annonçait pas drôle, pouvait promettre quelque chose d'intéressant.
Une femme vient de perdre tragiquement son amant. Après un moment passé à l'hôpital psychiatrique, elle décide de quitter Paris pour s'installer et travailler à Saint-Pierre-et-Miquelon, quittant la ville lui rappelant son amour perdu, et partant le plus loin possible pour garder en mémoire ses moments heureux avec Sorj.
Ce rappel, elle le provoque en se faisant envoyer l'ensemble des lettres qu'il lui avait écrites, une par une, afin de prendre - enfin ! - le temps d'y répondre, chose qu'elle n'avait jamais faite de son vivant.
Ce roman se présente comme un récit initiatique, à travers un parcours de deuil, pour enfin aller de l'avant, après avoir vécu la tragédie.
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Ce livre, j'étais à deux doigts de partir avec lui au Portugal. Mais, jusqu'au dernier instant avant de partir de chez moi, j'ai hésité. Pour finalement le laisser à l'appart. Je ne le sentais pas ce sujet. Et, pour une raison qui m'échappe, je sentais aussi que ça n'allait pas coller entre lui et moi.
En 20 pages, sur 240, je savais que je ne me trompais pas. Mais j'ai tenu, jusqu'au bout !
Et pour ne rien vous cacher, je dois vous avouer que cela tient du miracle...
Je vous laisse juger par vous même :
- p.33 : "La lumière était effarante, tout éclatait, la ville proche vers laquelle j'avançais à grandes enjambées était plus colorée que la boîte à couture que je n'avais jamais eu, faute de mère."
- p.35 : "Elle est revenue, elle me matait, on se faisait face de part et d'autre de la vitre, mes yeux étaient si pleins de larmes que j'aurai pu y laver du linge."
- p.37 : "Le cœur de la ville aurait tenu au creux d'un dé à coudre en plus d'avoir absolument cessé de battre."
- et un petit dernier, pour la route, p. 110 : "Toi tu es comme les olives, tu ne comprends que sous la meule !"
Quel sens de la métaphore n'est-ce pas ?! Et tout cela sans oublier un autre encore, qui m'a beaucoup plu : "Dans ma cuisine donc, en calcif, tenant ma tresse d'une main, les ciseaux de l'autre."(p. 103)
Voilà le roman que j'ai lu pendant quasiment une semaine, cherchant absolument le truc qui fera que je ne serai pas totalement négative à son sujet... peine perdue (et temps perdu aussi, par la même occasion !).
Pour compléter ce tableau d'ensemble, le personnage principal ne me plaisait pas du tout. Elle s'enfuit à Saint-Pierre-et-Miquelon pour fuir la réalité sur la mort de celui qu'elle aimait. (Déjà, il faut en vouloir.) Mais toutes ces citations proviennent de ses pensées. Ce n'est pas un homme vulgaire qui se traîne "en calcif", dans sa cuisine, mais bien une femme en deuil !
Une femme en deuil qui présente comme un véritable culte au rachitisme et qui décide de se punir (?) en s'empêchant de manger, en estimant qu'elle en sera bien que dans un état de grande maigreur... Quand un roman ne traite pas de l'anorexie comme thème principal, j'ai cette impression que le fait de développer ce personnage avec un tel langage enthousiaste face à un estomac vide est aux limites de la décence, eu égard aux hommes et femmes qui font vraiment ace à ce genre de maladie.
Mais ce qui m'a franchement gêné dans ce roman, c'est bien cette relation épistolaire post-mortem que l'on nous annonce comme élément principal du récit, dans la 4e de couverture, pour, finalement, tout juste savoir qu'elle va chercher sa lettre à La Poste (l'endroit où elle lave son linge avec ses larmes !) Aucun extrait de lettre, aucun moyen de vraiment savoir son ressenti...
Tellement de choses m'ont agacées, mais je vais m'abstenir de toutes les noter ici, sinon ce billet deviendra vraiment interminable. C'est pour cela aussi que je renouvelle ma phrase de tout à l'heure : finir ce roman, je dois vous avouer que cela tient du miracle !
Il ne s'agit pas d'un premier roman, mais du 3e de cette auteur, aux éditions Albin Michel. Ecrit-elle toujours de la même manière ? Je ne sais pas, et je n'ai pas envie de juger par moi-même, je laisse les autres le faire à ma place. Finir ce livre a entraîné une overdose pure et simple !
Une lecture complètement ratée, qui me sidère. Comment choisit-on un livre tel que lui, pour une rentrée littéraire. Pourquoi tant de mauvais livres sont vendus comme le top de la rentrée littéraire. Evidemment, avec plus de 600 titres en rayon un même jour, on ne peut pas espérer avoir que du bon...
Et vous, connaissez-vous cet auteur ?