Ce qu'il y a de génial avec Jirô Taniguchi, c'est qu'il y a toujours un volume que l'on n'a pas encore lu, qui vous tombe entre les mains.
Une anthologie a cela de particulier que les histoires présentées sont courtes, et touchent un peu à tous les domaines. Et pour le coup, ici, on touche vraiment à tout : vie quotidienne, conquête de l'Ouest, grands espaces sauvages américains ou monde des fonds marins... il y en a pour tout le monde, avec les treize histoires du mangaka.
Parmi les différents récits, quatre ont retenu mon attention, pour des raisons différentes.
Dès les premières pages du volume, avec Avoir un chien, je savais que l'auteur allait taper là où ça faisait mal, en retraçant le parcours d'un couple qui assiste aux derniers mois de vie de leur chien, qu'ils avaient à leurs côtés depuis 13 ans.
Cette histoire faisait écho avec la perte de mon dernier chien, quand j'étais ado et, des années après, le récit m'a une nouvelle fois tiré des larmes moi qui dit toujours ne jamais pleurer devant un livre !).
Parmi les autres récits, La Terre des promesses se faisait l'écho de cinq superbes volumes du même auteur : sa série Le Sommet des dieux. Ici, un montagnard tente une nouvelle montée dans l'Himalaya, alors qu'il voulait mettre un terme à l'aventure, au profit de sa vie de famille. Des décors époustouflants, une panthère des neige qui apparaît majestueuse, telle la déesse de la montagne.
Retour à la mer nous présente un univers radicalement différent. Cette fois-ci, nous suivons un amoureux de la mer, qui suit le quotidien d'une baleine géante, Dick. Il cherche à percer le mystère du cimetière des baleines...
Enfin, mon 4e récit préféré de cette Anthologie est Une Lignée centenaire, où nous retrouvons, une fois encore un chien, mais aussi l'histoire des équipes cynophile dépêchée sur le front, lors de la Seconde Guerre mondiale. Une histoire émouvante, une fois encore...
D'autres rappels de l'oeuvre de Jirô Taniguchi se retrouvent au gré des pages, permettant de voir les différents thèmes de prédilection de ce mangaka exceptionnel, avec notamment La Lune finissante, qui m'a rappelé ma lecture de Sky Hawk, l'année dernière.
Les amateurs de loups et de montagnes américaines pourront également voir un extrait de vie de Jack London avec L'Homme de la toundra, ou encore retrouver un travail sur une traduction de Croc Blanc avec Le Grand ouest blanc.
En effet, ce volume est extrêmement riche, et se lit à une vitesse folle, même en tentant de conserver quelques récits pour plus tard, pour faire durer le plaisir.
Du grand Taniguchi, dans une formule différente.