Ma lecture de mangas continue de me réserver de belles surprises. Après avoir lu "Emma", de Kaoru Mori, qui se déroulait à Londres, en pleine époque victorienne, je retrouve mon dieu Jirô Taniguchi en lisant, cette fois-ci, un manga qui se déroule au XIXe siècle, en pleine construction du chemin de fer traversant les Etats-Unis, en compagnie de tribus indiennes.
Autant dire que la surprise est grande, de nouveau. Dans cette histoire, nous faisons la connaissance de deux samouraïs, qui ont quitté leurs terres japonaises, pour tenter leur chance dans le nouveau monde. Ce fait se base sur une émigration qui avait bien eu lieu, à l'époque, avec l'arrivée de premiers bateaux de Japonais, s'installant sur le territoire américain.
Ces deux samouraïs, en sauvant une jeune Indienne qui vient de mettre au monde une petite fille, vont être introduit dans une tribu sioux, leur présentant leur art du ju-jitsu, ou encore le maniement de l'arc, en visant des cibles très éloignées.
Comme nous le découvrons dans le témoignage de l'auteur, en fin de volume, Jirô Taniguchi s'est fait plaisir dans ce manga, en réalisant un livre sur la thématique du Western et des cow-boys. Difficile de faire passer cela naturellement dans un pays qui ne prête pas attention à ce sujet. Heureusement, l'accroche historique, qui permettra d'introduire des Japonais à cette histoire, sauve ce rêve de mangaka, en promettant au lecteur un superbe voyage aux côtés des tribus, des frayeurs à la lecture du sort des Indiens face à des soldats menés par des généraux comme Custer, et l'issue finale, que l'on connait tous : les réserves, après la privation des terres, et le massacre des troupeaux de bisons.
Un nouveau voyage enthousiasmant, qui fait réfléchir, encore, à ce pan de l'Histoire si peu glorieux dans la construction des Etats-Unis ( et tout le monde sait combien il y en a !).
Une nouvelle fois, Jirô Taniguchi nous fait ressentir un sentiment que l'on retrouve à chacun de ses mangas : la nostalgie.