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Il arrive parfois quel'enthousiasme de lecteurs nous envahisse à notre tour, au point que l'idée d'acheter un roman peut devenir obsessionnelle, au point de ne trouver du calme qu'une fois qu'il nous arrive entre les mains.
C'est exactement ce que j'ai vécu avec le tout dernier roman de Jonathan Coe, sorti chez Gallimard il y a quelques mois.
C'est un auteur que je ne connaissais absolument pas, jusqu'à présent (bouhouh oui je sais !). Deux de ses romans prennent la poussière sur les étagères, attendant leur heure depuis... tout ça !
Mais au détour d'un reportage, il a fallu que je discute romans avec la directrice d'une médiathèque, qui adoooore Jonathan Coe, et qui venait de dévorer Expo 58. Elle n'a pas eu besoin d'argumenter des heures pour éveiller mon intérêt et, finalement, au bout de plusieurs semaines d'hésitation chez mon libraire, j'ai finalement craqué à Lille, devant les présentoirs du Furet du Nord.
Il faut dire que le sujet avait tout pour me plaire. Jonathan Coe nous fait voyager dans le temps, à la découverte d'un événement international : l'Exposition universelle de Bruxelles, en 1958. Nous suivons Thomas Foley, employé au Ministères de l'Information, et envoyé parmi les membres de la délégation britannique pour assurer le bon fonctionnement d'un élément représentant la vraie Grande-Bretagne, ses valeurs et sa culture : le pub Britannia !
Mais en 1958, il faut se rappeler que l'heure est à la Guerre froide, que la 2nde Guerre mondiale ne remonte pas à si loin que ça, non plus. Et parmi les pays invités, il y a quand même les deux grands monstres : les Etats-Unis et l'URSS.
Dans un système propre à l'auteur, d'après ce que j'ai pu entendre dire, le récit permet au lecteur de suivre un Britannique perdu au milieu de cette jungle, profitant de l'exotisme de l'événement alors que sa femme et sa fille sont restée en Angleterre. Un récit qui mêle humour à l'anglaise, et petites suspicions d'espionnage à la James Bond...
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En deux mots : j'ai adoré !
Je pense que je ne remercierai jamais assez la bibliothécaire qui m'a conseillé ce livre tellement je me suis amusée à le lire. Une nouvelle fois, les pages tournent de plus en plus vite, on s'attache aux personnages, on sourit aux petites réflexions sur la "culture" anglaise, et les remarques faites sur les voisins. Les clichés propres à chaque pays représentés sont teintés d'un humour comme je les aime.
Le personnage de Thomas Foley est particulier. Ni héros, ni anti-héros, il a cette particularité propre au premier rôle qui se complète avec tous les autres gravitant autour de lui, pour en faire un personnage vraiment intéressant. Sans la richesse des autres autour de lui, Thomas Foley ne serait certainement qu'un simple scribouillard de plaquette de communication de la Grande-Bretagne, faisant son travail quotidien sans changer grand-chose à sa vie.
J'ai aimé déambuler à travers cette exposition universelle. Je me souviens que, lors de ma lecture du manga Emma de Kaoru Mori, j'admirais les images faisant référence à une autre Exposition universelle, à Londres. Et j'avais adoré ces images, imaginé cet événement sans précédent qui devait être absolument incroyable à vivre. Expo 58 à raviver cette envie de voyager dans le temps, à la découverte de cette grande exhibition du monde. Celle qui a permis à la ville de Bruxelles d'avoir son célèbre Atomium, prouesse architecturale pour l'époque, la Tour Eiffel belge, en quelques sortes.
Et l'ambiance des années 1950, les règles de savoir-vivre, les codes de conduite, tout cela à la sauce anglaise... tout cela était un délice ! L'image des agents secrets au service de sa Majesté en prend également un sacré coup dans les plumes... et la vision de Daniel Craig dans le costume de James Bond s'évapore très vite.
Un roman qui fait sourire, qui fait voyager... et qui fait du bien ! Déjà je regarde de plus près les deux autres romans de l'auteur, qui sont toujours en attente chez moi : "Testament à l'anglaise" et "La Pluie avant qu'elle ne tombe". Ils ne vont plus prendre la poussière longtemps...