Il y a des couvertures qui attirent l'oeil dès le premier regard. Celle de ce roman est à intégrer dans le lot. Sortie littéraire de la rentrée 2011, ce roman d'Eric-Emmanuel Schmitt m'intriguait, me faisa it envie pour plus d'une raison. Anne de Bruges, pour l'évocation de cette charmante ville flamande, que j'adore. Il y avait aussi le principe de suivre trois personnages féminins de trois périodes historiques différentes : Renaissance, début XXe siècle, et actuellement.
Il y a aussi l'auteur, que j'avais rencontré lors du salon du livre de 2011, après deux heures d'attente pour lui faire signer un autre de ses ouvrages. J'avais également lu de lui "La Part de l'autre", roman qui m'avait impressionné par tout le travail qu'il impliquait pour l'auteur.
Bref, il y a de cela sept mois, à Noël, ma grande soeur me donnait l'opportunité d'assouvir ma curiosité, en m'offrant ce roman : La femme au miroir.
Il y a Anne de Bruges, jeune femme douce, promise à un grand mariage, mais qui ne se plait que dans le contact avec la nature. Il y a Hanna, qui découvre le quotidien avec un homme, avec qui elle vient de se marier, attendant la "minute magique". Il y a enfin Anny, star hollywoodienne, cloisonnée dans un univers de strass et paillettes.
De ces trois femmes, nous allons en apprendre progressivement, chaque chapitre passant de l'une à l'autre. Si ces trois univers sont radicalement différents, la ressemblance entre ces trois femmes ne vient pas uniquement de leurs prénoms. Ces trois femmes sont accompagnées, mais seules, ont tout pour être heureuse, mais sans pour autant retrouver dans leur quotidien ce qui peut les grandir, les combler.
De ces trois femmes, un sentiment commun les lie, cette impression d'être différentes des autres, et au-deça de ce chacun attend d'elles. Anne ne saisit pas cet émerveillement devant la perspective d'un mariage, Hanna subit la pression de sa belle-famille qui n'attend qu'une chose, qu'elle assure la descendance. Et Anny, cette femme-enfant jeté dans la fosse du showbiz enfant, et ballottée depuis de films en films, surfant sur la vague du succès sans en profiter véritablement, sinon pour plonger dans l'excès et oublier.
C'est un livre impressionnant, sans véritable fausse note, peut-être parfois des situations attendues, sans surprise, mais globalement, un triple-récit passionnant, envoûtant même, car il est à la fois difficile de lâcher l'une de ces trois femmes, tout en étant impatient de plus en savoir sur les deux autres. Des trois univers, j'ai véritablement voyagé avec Anne, j'ai parcouru en sa compagnie les béguinages de Bruges, retrouvée les images d'un séjour dans cette ville merveilleuse.
Un vent d'indépendance souffle sur le destin de ces trois femmes. Chacune n'aspire qu'à une chose, prendre en main son destin et ne plus avoir à suivre les codes préétablis par la famille ou le milieu professionnel. Hanna est l'écho d'une de ces idées du mariage qui m'exaspère et me fait frémir. Cette idée de la rencontre-mariage-enfant-vie de famille me fait dresser les cheveux sur la tête. Car même si nous sommes plus libres maintenant au XXIe siècle, il reste néanmoins certaines idées bien arrêtées, de la part de personnes qui ne comprennent pas l'intérêt du concubinage assumé...
En ce qui concerne Anny, ma situation professionnelle ne me permet pas vraiment de relever la comparaison. Elle est peut-être, dans les premiers chapitres, celle que j'aime le moins, de par ses caprices de star du cinéma, qui se shoote pour se shooter, point à la ligne. Son évolution m'a néanmoins interpellée, et m'a permis de suivre un personnage à l'évolution intéressante.
Je vais stopper mon billet ici, car je pourrais parler encore longtemps de ces trois femmes. C'est un romanque j'ai trouvé bien absent des lectures de la rentrée littéraire de 2011, mais que je conseille vivement, pour ses voyages dans le temps, son rappel sur l'histoire de la femme, qui a bataillé pour obtenir ses droits, hier, mais aussi aujourd'hui...
Lisez-donc ce roman, qui m'a permis de passer de bons moments. Il sera certainement ma dernière contribution au challenge de Sophie Hérisson, autour de la rentrée littéraire 2011...en attendant de voir si je vais pouvoir faire autant de découverte avec celle qui arrive.