...comme le montre David Lodge dans La Vie en sourdine !
Il y a trois semaines, j'ai eu les yeux plus gros que le ventre.En découvrant la toute nouvelle médiathèque de la ville, j'en ai profité pour m'inscrire et emprunter un ou deux ouvrages. Ma sortie de bibliothèque était phénoménale, en comptant le livre que je lisais déjà, mon sac à main contenait pas moins de cinq ouvrages...dont deux que je n'ai toujours pas lu et que j'ai en emprunt jusqu'à vendredi, autant dire qu'ils sont juste en vacances chez moi avant de revenir dans leurs étagères.
C'est ansi que j'ai découvert mon profil de lectrice au sein d'une bibliothèque municipale...aussi boulimique qu'en librairie, avec l'avantage de pouvoir repartir avec l'objet de mes désirs.
En ce qui concerne La vie en sourdine, de l'inconnu-me concernant- David Lodge, il fait partie de ces ouvrages que j'avais repéré depuis des semaines sans avoir la possibilité de l'acquérir...le voir, tout beau tout neuf, sur le présentoir des nouveautés...je n'avais pas le choix, il fallait que je le prenne.
Cet ouvrage est une sorte d'autobiographie de l'auteur qui se penche principalement sur son handicap, la surdité.
Desmond Bates est un professeur des universités à la retraite. Dans un quotidien routinier et somme toute ennuyeux, cet homme doit faire face à un problème auditif qui se dégrade progressivement, rendant difficile ses relations avec son entourage. Durant un vernissage, il rencontre une jeune Américaine qui, après quelques difficultés à se faire comprendre, lui propose devenir son professeur référant pour la rédaction d'une thèse sur un thème assez spécial. Cette réouverture au monde extérieur amène notre enseignant à vivre des évènements peu banals, et à s'interroger sérieusement sur l'état mental de sa "protégée". D'autant plus qu'en dehors de cela, il doit aussi faire face aux excentricités de son père, ainsi qu'à la lassitude de sa femme, qui privilégie le bon fonctionnement de son commerce, plutôt que de sa relation avec son mari qui ne l'entend qu'à peine.
Commencé doucement il y a une semaine, j'ai dévoré les deux tiers de l'ouvrage durant le weekend, en m'attachant au personnage principal, maladroit dans ses choix relationnels, et qui tente d'apporter une explication comique à ce mal qui le handicape au quotidien.
David Lodge permet à ses lecteurs de percevoir le vécu des personnes qui ne peuvent comprendre leurs interlocuteurs du fait de leur surdité. Car en effet, un aveugle est aidé pour traverser la route, faire son choix dans un restaurant, il lui est fourni un chien l'accompagnant dans ses taches quotidiennes. Mais un homme devenant sourd? Qui le remarque en un coup d'oeil, S'il se penche sur le côté, ce n'est pas pour avoir le nez dans le décolleté de la jeune femme qui lui parle, mais bien pour décrypter ce qu'elle lui raconte depuis un quart d'heure (la scène de démarrage au vernissage est sympa!). Quelle aide est apportée au sourd, à part le fait de hurler dans ses oreilles?
Des moments drôles et d'autres beaucoup moins (il y est question aussi de la perte de proches), ma découverte des écrits de David Lodge fut positive et m'amène à vouloir en découvrir d'autres de cet auteur à l'écriture apaisante...
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