...ils y deviennent tous fous...preuve en est avec Sukkwan Island, de David Vann !
Là sur ce coup-là j'ai trouvé le roman qui
me file une vraie paire de claques !
Succès littéraire, prix Médicis 2010, ce roman est loin de passer inaperçu (lui aussi) et j'ai longtemps hésité avant de me pencher sur son cas ! Sa sortie en poche m'y a aidé, ainsi qu'une séance de dédicaces de l'auteur dans ma librairie fétiche la semaine dernière (n'attendez pas les photos je n'ai pas pu y aller !).
Je n'ai jamais trop prêté attention aux commentaires sur ce roman, je ne me suis pas souvent arrêtée devant lui jusqu'à ces dernières semaines, et l'envie d'en savoir plus m'a ramené devant une caisse avec ce roman...
Un père emmène son fils de 13 ans, Roy, sur l'île de Sukkwan, en Alaska, pour resserrer les liens entre eux deux, durant une année de vie au plus profond de la nature. Au programme de cette année, de la pêche, de la chasse, et de la débrouille sans aucun contact avec le monde extérieur, muni de quelques conserves pour démarrer cette aventure, et de quelques outils pour construire leur vie autour d'une cabane.
Cette aventure devient très vite pesante, et tout est loin d'aller au mieux pour l'adolescent, qui voit son père vulnérable, dépressif, maladroit et incompétent face à ce mode de vie. Le père semble bien dérangé... La lecture devient lourde, oppressante, et le pire est à redouter, jusqu'à ce qu'il arrive !
Pas un mot de plus, le roman est court (200 pages) il ne s'agit pas de gâcher la lecture de ceux n'ayant pas encore découvert ce roman...
Qu'en ai-je pensé? Honnêtement, un goût amer me reste en travers de la gorge, ce livre est plus dur que je ne le pensais, et son histoire m'a fait frémir...Beaucoup d'inquiétude pour cet ado lesté d'un père aussi mal, du dégoût face à ce père qui ne semble pas mesurer ses responsabilités vis-à-vis de sa famille, ses enfants, ses relations avec les femmes...et son incompétence notoire pour vivre ce mode de vie...
Je me suis sentie happée par la tourmente de ce récit, emportée dans ce tourbillon au point de ne pouvoir lâcher cette histoire jusqu'à en connaître le dernier mot, voir le point final de cette épreuve.
Si je l'ai aimé? Je ne saurais pas le dire. David VANN offre ici un premier roman qui ne laisse pas indifférent, qui marque les esprits et promet de sacrés aventures dans ces nouveaux écrits, même si je suis assez sceptique quant au renouvellement de la trame "Je pars vivre dans une île" pour son nouveau roman Désolations.
Découpé en deux parties, Sukkwan Island n'offre pas ses pauses que l'on aime lors de pareille intrigue, par des chapitres courts. Les dialogues sont retranscrits sans se distinguer du récit...Autant le dire, j'ai maudis le père, sa lâcheté et son indécision, son manque de responsabilité, mais aussi ses responsabilités dans le déroulement des évènements... c'est un personnage qui donne envie, comme je l'ai vu chez une autre blogueuse, de lui donner aussi, une grande claque dans la figure...
Je n'en dis pas plus, à vous de forger votre jugement sur ce roman...qui laisse sa trace après en avoir tourné la dernière page...
Je me rends compte que mes deux derniers romans se déroulent sur une île...il est peut-être temps de passer à un autre registre, avec un peu plus d'espace...