/image%2F0552326%2F20150320%2Fob_26cb36_738898.jpg)
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, comme dirait l'autre ! (J'aime démarrer un papier de cette façon !)
Avec E.L. James, il en a fallu beaucoup pour que je daigne passer le pas avec ses romans à succès Cinquante nuances ... A la sortie de ses romans en France, je partais déjà du mauvais pied tellement cette notion de mummy porn me saoulait, je trouvais ça débile, voire scandaleux, de catégoriser les lectrices de ce roman de cette façon. Du style "Eh les mères au foyer, venez, ça parle de fesses et ça vous changera des couches de vos gosses !"
Et attention, je préviens de suite, je ne suis pas une féministe engagée, les post chiennes de garde me fatigue, je milite pour conserver mon Mademoiselle car Madame me vieillit, et les Femen filiformes sont pour moi une insulte à la cause féministe... voilà, ça c'est dit. Passons à la suite.
Il a fallu que l'adaptation de ce roman sorte au cinéma (un 14 février, tant qu'à faire !), que la sœur me prête le premier tome, lassée de me voir critiquer sans l'avoir lu, pour que je me dise "Allez Valou, tu ne t'endormiras pas plus bête après l'avoir lu !"
Et c'est ainsi qu'il est arrivé entre mes mains. Rien de tel après un livre à l'atmosphère lourde que de lire ce roman... bourré de sous-entendus lourds et à peine dissimulés !
Bienvenue dans l'univers d'Anastasia, petite jeunette de 20 ans toute naïve et prude, qui débarque un jour dans le bureau du beau M. Grey, richissime chef d'entreprise beau comme un dieu irrésistible musclé énigmatique puissant ... et j'en passe !
Cette idiote commence une interview (bidonnée !) en se cassant la figure à l'entrée du bureau de Grey... rien de tel pour accrocher le lecteur... une chute au sens littéral ! Et le magnétisme fait effet de suite. Le cœur papillonne, le chemisier est à moitié humide, mademoiselle est troublée, c'est le début d'une grande attirance pour un homme ténébreux et énigmatique (je l'ai déjà dit ?), qui semble cacher un secret difficile à étaler sur la place publique (hin hin !)
/image%2F0552326%2F20150320%2Fob_089b74_eljames.jpg)
Et c'est ainsi que l'on se fait embarquer dans cette histoire à la con. Il faut le dire. Car il faut bien noté qu'avant les délires "oh oui donnes moi la fessée !", il y a avant toute chose, la pauvreté de langage, qui ne tient pas à la traduction, manifestement, mais bien à l'auteur elle-même.
Il n'y a pas de vertiges, pas d'émotions fortes, de tension, d'excitation... il y a des papillons dans la poitrine ! Au XXIe siècle, une jeune femme de 20 ans ne s'est pas ce que c'est qu'une fessée. Sans pratiquer, vous n'allez pas me faire croire que vous n'avez pas une once d'imagination qui s'éveille pour "visualiser la chose" !
Mademoiselle fait tomber tous les mecs, mais elle se trouve moche et insignifiante (je DE-TES-TE lire ce genre de considération stupide qui ne fait qu'écraser les pauvres nanas qui n'attirent pas les regards de tous les mecs qu'elles croisent !). Mademoiselle ne connait rien au sexe mais elle s'offusque à peine quand le mec en face d'elle lui dit : "Au fait bébé, en signant ce contrat tu es ma soumise, tu m'appelles Monsieur et tu obéis à mes ordres." (WTF !)
Bon, admettons que tout cela soit possible. La chambre rouge, on en parle ? Elle ne se barre pas en courant en voyant ça ?! (Je vous passe les détails, mais, en gros, les fouets sont vraiment gentillets !) Cette nana devrait voir un psy, sérieusement, car elle est manifestement bipolaire. De l'effarouchée à la petite cochonne en apprentissage... ça m'intrigue
Et il y a les phrases qui m'ont fait rire. Au final, il faut le prendre de cette façon ce roman, sur le ton de la rigolade, et ej peux vous dire que je me suis bien marrée :
"Hou la la ! La coiffure post-coïtale ne me va pas du tout. J'espère que j'ai un chouchou dnas mon sac à main !"
ou encore :
"Oh... mais c'est énorme ! ça va rentrer tout ça ! Et ça grossit encore !"
Bref, je me suis bien marrée. Je suis restée aussi bête qu'avant, à me demander comment un livre aussi mauvais avait pu avoir autant de succès, mériter une adaptation ciné alors qu'il a à peine le scénario d'une bonne comédie romantique, les scènes romantiques en moins, celles de fesses en plus. Et l'écriture est bien sûr très mauvaise. J'aimerai comprendre le délire d'E.L. James quand elle s'est dit "Tiens je vais écrire mon livre de boules pour femmes au foyer !"
Enfin bref, je m'égare, et reparler de ce livre me rendrait presque grossière, voyons !
Bilan final : un roman impossible à prendre au sérieux, j'ai même trouvé Beautiful Bastard meilleur, avec un scénario plus ou moins similaire (la fessée en moins !) Inutile de préciser que la séance de ciné n'a pas été un indispensable pour moi non plus... Et je ne pense pas lire les deux autres tomes.
Je ne m'endors pas moins bête grâce à ce roman mais, au moins, il m'a permis de bien rigoler avec les collègues, en terrasse !
Et vous, vous avez testé les Cinquante nuances ? (cette allusion est débile aussi au passage !)