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Un jour je rattraperai mon retard, c'est juré ! Me revoilà avec un roman que j'ai terminé.. le 25 février ! Bon, certes, ce n'est pas le plus dramatique. Le fait que deux autre avis de lecture soient encore en attente me fait quand même un peu grincer des dents.
Bref, passons cette introduction répétitive depuis quelques semaines, et passons à l'essentiel : Aucun homme ni dieu.
Nous somme ici au cœur de l'Alaska, dans des terres inhospitalières où l'homme doit faire face à la dureté des éléments, à la nuit interminable, au froid cinglant... Ici, les hommes sont bruts, secrets, cachés, et dans une micro-communauté qui regarde comme le loup blanc un inconnu qui traverse leur rue.
Nous sommes dans le village Keelut. L'hiver pèse sur les habitant, et une menace plane sur les enfants. Deux enfants ont déjà disparu, enlevé par les loups affamés rôdant aux abords du village. Une troisième disparition est signalée.
La mère de ce troisième enfant, Medora Slone, contacte alors Russell Core, un homme connu pour ses écrits sur les loups. Elle veut qu'il retrouve le corps de son enfant, afin que son mari, parti en guerre, puisse lui dire au-revoir. Russel Core avait participé à la traque d'un loup dévoreur d'enfants. Intrigué par ce courrier, il décide de rejoindre Medora Slone, pour tenter de l'aider. Après une nuit passée chez elle, il part au cœur de la nature sauvage, pour tenter de retrouver la meute de loups. A son retour, la maison est vide, Medora a disparu, et Russel Core fait une découverte bouleversante, qui plongera le livre et son lecteur un peu plus dans les ténèbres.
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J'avoue tout de suite, sans l'avis éclairé et enthousiaste d'Aifelle, lors d'une de nos rencontres dans notre librairie, jamais je n'aurai posé un regard sur ce roman. Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne regarde jamais, à ma grande honte, les éditions Autrement. Inconsciemment, je vois cette maison d'édition comme une spécialiste des livres type Atlas géopolitique (déformation d'étudiante), sans jamais faire attention aux romans, qui font également partie du catalogue.
Il y a des périodes où j'aime être dépaysée par les romans que je lis. Quand Aifelle m'a parlé de l'Alaska, du froid, de l'ambiance tendue, sombre... je savais que ça allait coller.
Et ça n'a pas manqué ! N'ayez pas l'impression que jai parlé de la moitié du roman dans mon résumé, je n'ai survolé ici que les premières pages, une dizaine au plus, pour planter le décor.
Il s'agit ici du second roman de Giraldi, mais aussi du premier édité en France. Pour son univers, sa froideur, j'ai pensé àSukkwan Island de David Vann, qui m'avait vraiment saisi. Mais l'auteur ne nous touche pas de la même manière.
Ici, nous savons que la vie à Keelut est violente, dure, et que les habitants sont impénétrables. Les silences, les non-dits face à un étranger, ou encore les relations entre voisins sont pour le moins étranges.
Nous savons que le père de l'enfant disparu est parti en guerre dans un pays du Golfe, sans vraiment deviner lequel. Nous le suivons sur ces terres arides, avant son retour en Alaska, passant brutalement du chaud au froid mordant.
Impénétrables est vraiment le mot que je donnerai pour chacun des protagonistes de cette histoire. Russel a un passé qui pèse sur ses épaules, Medora est étrange, Son mari Vernon Slone a un côté effrayant, qui dresse les poils sur les bras, qui tend le lecteur.
On se sent comme possédé par cette histoire. Les faits qui s'y déroulent sont empreints d'une violence extrême, morale, mais aussi par le climat, qui désarme les personnes les plus aguerries.
William Giraldi tient en haleine, nous attrape et nous possède, jusqu'à ce que les dernières pages se tournent, nous laissant dans une sensation étrange... Sonnée, je pense que j'ai fini comme ça.
Pas de temps mort, des rebondissements, des chocs, tout ce qu'il faut pour faire que ce roman ne nous lâche pas de si tôt ! (et donne aussi l'envie, il faut le reconnaître, de prendre quelque chose de plus léger !)
Pour ceux qui hésitent encore, je vous dirai "Allez-y !". Tout simplement.