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Un auteur qui fascine, un écrivain au destin tragique et au talent gâché par l'Histoire… Stefan Zweig ne passe pas inaperçu dans la vie d’un lecteur, et ses courts romans finissent toujours par s’insérer dans la bibliographie de chacun.
Je suis de celles qui tiennent à avoir du Zweig à proximité, attendant le bon moment pour prendre un récit et me plonger dedans en quelques heures. « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme » est arrivé d’une façon particulière chez moi.
Là où je travaille, une comédienne a décidé d’adapter ce roman, seule sur scène. L’enthousiasme de ma correspondante sur l’histoire et l’adaptation m’a donné envie de découvrir ce titre, présenté par le Livre de Poche avec une superbe couverture.
Nous sommes sur al côte, dans le Sud de la France. Dans une pension de famille où des personnes issues de "bonnes familles", viennent passer quelques semaines de vacances, la tension est grande. Une mère de famille a quitté mari et enfants, sur un coup de tête, pour suivre un bel inconnu.
Chacun y va de son analyse, devant un fait si hors du commun. Lors du repas du soir, les esprits s'échauffent, quand le narrateur tente de prendre la défense de cette femme. Ceci jusqu'à ce qu'une dame d'un certain âge donne également son avis... en prenant partie pour la femme qui s'est enfuie !
Suite à cela, les deux défenseurs discutent ensemble, jusqu'à ce que la dame décide de raconter sa propre histoire, et les 24 heures qui ont changé le cours de sa vie.
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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre de cette histoire. Beaucoup de ''oh'' et de ''ah'' ont précédé ma lecture, et je ne connaissais que vaguement le contenu du récit. Ce qui tient du miracle, compte tenu de la notoriété de ce texte.
Mon impression finale est malgré tout, un peu mitigée. Certes le récit est beau, l'écriture superbe et le témoignage émouvant, mais le côté obsessionnel de la vieille dame concernant cette rencontre qui changea sa vie, et notamment les retours incessants sur les mains de ce jeune joueur de poker, m'ont semblé redondants par rapport à l'obsession du "Joueur d'échecs", lu l'année dernière.
Mon esprit peut-être un peu trop contemporain pour cette histoire faisait que je ne comprenais pas pourquoi une femme veuve pouvait autant s'en vouloir d'avoir craqué une fois pour un jeune homme. Ce coup de folie est-il si dommageable ? Certainement oui, en ce début de XXe siècle. Mais pour moi, il n'y avait pas de quoi se morfondre le restant de sa vie, et se pousser à l'auto-flagellation comme la vieille dame semble le faire depuis de nombreuses années.
Au final, je suis restée un peu sur ma fin, ne profitant pas vraiment de la superbe plume de l'auteur autrichien. Je m'interroge même sur ce travail autour de l'obsession d'un personnage. Est-ce un fait récurrent dans les récits de Stefan Zweig ?
Comme j'ai encore beaucoup à découvrir de cet auteur, j'avoue que cette question me fait un peu peur, et j'aimerai avoir votre avis sur le sujet.
Y a-t-il des amoureux de Zweig parmi vous, qui sauraient m'orienter vers de nouveaux titres incontournables ?