Un Avion sans elle, de Michel Bussi

Publié par Valou076 sur 11 Août 2013, 08:28am

Il y a quelques mois, je découvrais la plume de l'écrivain normand Michel Bussi avec "Ne lâche pas ma main", une lecture qui m'avait enthousiasmé, lors de quelques jours de vacances.

L'année dernière "Un Avion sans elle" a reçu le prix Maison de la presse, et de nombreuses critiques ultra-positives, notamment de la part de Gérard Collard, de La Griffe Noire. Sorti en poche, il était difficile de résister à la tentation, notamment quand on sait qu'une partie du récit se passe dans ma région, du côté de Dieppe, en Seine-Maritime. C'est comme ça avec Michel Bussi, la Normandie a toujours sa place dans ses récits !

Ici, nous sommes sur le Mont Terrible, pas très loin de la frontière suisse. Un terrible crash s'est produit en pleine montagne. Plus de 160 passagers d'un Airbus ont péri dans les flammes. Tous, sauf un. Un nourrisson de trois mois a survécu, en étant éjecté de l'avion. C'est une petite fille, mais quelle est son identité ? Deux familles la réclament, et une grande bataille juridique démarra, pour savoir si elle vient d'une famille très aisée de Paris, ou de celle vivant dans le quartier du Pollet, à Dieppe, populaire et pauvre.

Dix-huit ans plus tard, le détective privé continuant de travailler sur le dossier semble enfin trouver la solution à l'énigme, mais il est assassiné avant de pouvoir dire le résultat de ses recherches.

Le récit alterne entre le passé et le présent, en compagnie de Marc, le frère de Lylie, et du détective, à travers un journal qu'il a tenu dans un cahier d'une centaine de pages, pour résumer dix-huit ans d'enquête à la recherche de la véritable identité de la petite miraculée.

Il n'y a pas à dire, Michel Bussi sait accrocher son lecteur, et l'entraîner dans une course folle, jusqu'aux dernières pages. On pense se douter de quelque chose, on garde cette idée en tête pendant un moment et puis bam ! Il balaie cette idée d'un revers de main, et pour nous, c'est le grand flou, de nouveau.

Néanmoins, je remarque une nouvelle fois de petites choses qui sont convenues, attendues. Comme je l'ai vu chez d'autres lectrices, le fantasme de la jeune femme qui devint un canon, zéro défaut dans le physique, comme dans l'intellect. La brave Lylie n'a pas besoin d'être un petit génie pour accueillir l'empathie des lecteurs, elle a survécu à un crash, c'est déjà pas mal !

Je reste perplexe devant les phrases hyper élaborée de deux gamines dans leur cour d'école, ça ne dure pas longtemps, certes, mais ce détail me rappelle la gamine de "Ne lâche pas ma main", qui parlait étonnamment bien pour son âge !

Enfin, désolée pour ce petit côté tatillon : quand on regarde les paysages depuis les fenêtres d'un train, on ne peut vraiment , vraiment pas voir du colza fleuri et des champs de céréales...au mois d'octobre !!! (bref ! j'arrête.)

Ces petits détails n'empêchent absolument pas de se régaler, à la lecture de ce roman, qui m'a donc bien baladé. Si je ne suis pas une lectrice aguerrie de ce genre, j'apprécie le rythme de la narration, les retournements de situation, les descriptions des lieux qui, pour la Normandie, me font revoir certaines de mes terres. Un livre qui se dévore, très facilement, et c'est agréable.

Je reste quand même dans l'idée que si la petite Lylie ne devenait pas cette jeune femme parfaite, et sans défaut, même le plus infime, le roman aurait pu être encore plus réaliste. L'usage de certains clichés peut en agacer certains.