...condamnation du jeu du "qui en aura le plus" dans Ma part du gateau !
Tout commence par un geste désespéré de France,
ouvrière dans une usine de Dunkerque, qui a appris que ce lieu de travail où elle a passé vingt ans de sa vie ferme, mettant 1200 ouvriers au chômage. Pendant ce temps-là, Stéphane, trader de 35
ans à qui tout réussi, fait son beurre sur le dos d'entreprise en cherchant avant tout à "toucher sa part du gateau" sur le dos d'entreprises qu'il aide à mieux sombrer.
Au premier abord, je me suis dit, mince, Klapisch fait dans le tragique et le social,j'avais envie de rigoler un peu...mais pas de stress car Karin Viard et Gilles Lellouche sont là, et ça déménage.
Car France ne se démonte pas, et décide de descendre à Paris pour y trouver un travail afin de nourrir ses trois filles, qu'elle élève seule. Dans la capitale, elle suit une formation de femme de ménage, et se retrouve très vite un emploi, chez Stéphane, revenu en France pour gagnertoujorus plus d'argent...Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'il est le responsable du licenciement de France et de ses collègues de Dunkerque.
Karin Viard en déprime, c'est l'affaire de cinq minutes. Le reste du temps, elle nous fait rire par son interprétation des rois du monde en repassant (ces moments de solitude que toute femme, le fer à la main, connait!), propose une répartie juste et hilarante face à cet homme en costume de grand couturier, on ne peut plus arrogant, et donne un peu d'humanité à cet appartement qui possède autant d'âme qu'une scène aménagé de chez Logial.
Gilles Lelouche devient au fil du temps, un de mes incontournables, tant son jeu me parait juste. Ici, ses réflexions de macho, imbu de sa personne, font également mouche, ce qui fait que le spectateur peut oublier le mauvais fond du personnage pour mieux en rire...
Mais gare aux apparences, car Klapisch ne s'y trompe pas et garde en évidence ce fait social, économique, et malheureusement bian ancré dans l'actualité, qui veut que le destin d'une majorité de salariés dépend des petits jeux de chiffres d'une minorité qui se prend vraiment pour "les rois du monde"! Il présente des personnes aveuglées par les chiffres, les sigles $, £ ou €...et se foutant d'où cet argent provient et sur qui les conséquences s'abattent.
Ici, c'est une histoire vraie, une dénonciation, que je propose de voir, sans tomber dans les discours syndicalistes et politiques. Il s'agit tout simplement du tableau de deux personnages que tout oppose, et du rapport de l'homme avec l'argent.
A voir!