C 'est un livre que j'ai lu il y a déjà quelques semaines, mais le temps file toujours à une vitesse folle, et les chroniques se font attendre.
La première
fois que je l'ai vu, c'était dans ma librairie rouennaise, pour l'annonce d'une séance de dédicace. Catherine Laboubée est enseignante, mais aussi écrivain. Elle présente ici l'histoire d'une
femme résistante, Suzanne Savale, décédée en 1952.
Comment a-t-elle pu écrire sur la vie de cette femme me direz-vous ?
Cela a pu se faire grâce à des carnets écrits de la main de cette femme exceptionnelle, suite à son retour des camps de la mort. Car Suzanne Savale était une femme forte, même si, malheureusement elle n'aura pu survivre longtemps à sa liberté retrouvée.
A la fois biographie et autobiographie, Catherine Laboubée apporte un contexte entre deux passages des carnets de la résistante normande. Elle ajoute des informations sur la région rouennaise occupée, mais aussi sur les chiffres des camps de la mort, ces endroits maudits où Suzanne Savale a été interné.
Si nous connaissons globalement l'histoire de cette période sombre, des dommages causés à la population, des victimes du nazisme, lire les mémoires d'une femme ayant subie les interrogatoires, la torture, l'humiliation... c'est quelque chose qui n'est pas anodin, certaines images hantent le lecteur, qui voit sous ses yeux se dessiner l'étendue de toutes ces horreurs.
Je retiens de cette lecture, l'image d'une femme au courage exceptionnel, qui, au péril de sa vie, a préféré protéger ceux poursuivant le même combat qu'elle, ne pliant jamais sous les coups des militaires et de la Gestapo allemande. Une loyauté qui devrait en inspirer beaucoup, un portrait d'une femme que l'on ne pourra jamais croiser à tous les coins de rue.
Mieux qu'un livre d'Histoire, ce type de récit donne la parole à ceux qui ont souffert en silence, qui ont subi ces épisodes terribles de notre 20e siècle et qui n'ont pu en réchapper. C'est un de ces livres témoignages à donner entre les mains des jeunes générations, pour que jamais personne n'oublie jusqu'où la folie humaine peut mener.
Je remercie Catherine Laboubée pour l'envoi de ce livre. Je m'excuse auprès de l'auteur pour l'attente avant l'arrivée de la chronique dans ces pages. Pour terminer, je vous félicite également pour cette opportunité incroyable. Écrire pour donner la parole à une femme exceptionnelle, c'est quelque chose de rare et de précieux, et bien des personnes dans mon entourage savent que c'est une chose que j'aurai aimé faire au moins une fois dans ma vie...
Publié aux Éditions de la Rue, (édition normande, s'il vous plaît), cet ouvrage est accessible dans certaines librairies, ou bien sûr, en passant par le site Internet de l'éditeur.