...avec un dernier roman, une nouvelle fois, peu enthousiasmant... conclusion de la sélection avec S'autodétruire et les enfants, par Nicolas Bouyssi.
Sur les huit sélections, il
était celui que j'espérais rater. Mais voilà, il fut le suivant dans la liste, et l'échéance venant à terme, je n'ai pu lire celui qui m'intéressait Le front russe de Jean-Claude
Lalumière... Ce n'est que partie remise.
Me voici donc avec un roman au titre frisant l'optimisme, en quatrième de couverture, pas de résumé, mais cette citation de R.W. Fassbinder:
"Un beau jour s'est formé un système solaire qui n'est plus en mouvement parce que ce mouvement est réglé. Pour qu'il se remette en mouvement, il faut quelque chose qui démolisse. C'est la raison pour laquelle l'homme fut inventé. "
La motivation pour lire ce roman ne vient toujours pas. Je le feuillette et là, horreur, pas de chapitre, pas de coupure du tout, juste un bloc, un immense bloc de 266 pages. Là aussi, c'est un problème pour moi, et je pense avec nostalgie à tous ces romans que j'ai en attente, mes polars nordiques venant du salon du livre, le dernier Dan Brown que je me suis enfin décidée à acheter...tous ces romans qui me font saliver...mais qui sont chez moi! (je suis à ma pause déjeuner lors de la découverte du roman de Bouyssi).
Les cinquante premières pages ont confirmé le fait que , non, je n'était pas disposée à lire un roman de ce genre. Le récit est postérieur aux événements racontés, il s'agit du deuxième enfant issu d'un couple en pleine tourmente. Après des relations fusionnelles, la situation très vite se détériore entre les deux personnes, le mari devenant dépressif, alcoolique et violent, la femme craintive et silencieuse face à une telle descente aux enfers.
Malgré tout, je déteste rester sur un bout de roman, et donc je continue de suivre cette chute vertigineuse vers l'exemple même su cauchemar conjugal, d'autant plus que ce serait dommage de faire uniquement vivre ça à un couple adulte, rien de tel pour pousser dans le mélo que d'y ajouter de pauvres enfants. Je suis actuellement, vendredi 6 mai à 13h41, à la page 78 de ce roman. Vous allez me demander comment je fais pour continuer de lire un livre que je n'aime manifestement pas. Honnêtement, je me demande moi même comment je fais.
A mon sens, l'auteur est malin. Car malgré le manque de chapitrage, le récit est tourné d'une manière qui fait que le lecteur dégringole lui même dans cette spirale infernale...et attend la suite pour voir jusqu'où cela va aller. Finalement, j'en dis beaucoup à propos d'un roman qui me plait guère.
Mardi 10 mai:
J'ai fini ce roman hier soir, juste avant de dormir. Bilan final, une lecture éprouvant, une ambiance malsaine, un sujet qui m'angoisse et me met mal à l'aise. De l'abus de boisson et de médicaments du père, du malaise de la mère, la pauvre petite fille qui vit dans cette atmosphère étouffante sans comprendre ce qui s'y passe...
Pourtant, au fil des pages, contrairement à ce que j'aurais pensé aux premières pages, je me suis laissée entrainer par cette spirale infernale emportant tout dans son passage. Autant le dire tout de suite, l'happy end n'existe pas ici. De plus, ce récit est inspiré, parait-il, de l'histoire même de l'auteur...
Une lecture qui dérange... et qui n'est pas conseillable à toutes, notamment les plus sensibles...
• Par cette lecture s'achève ma participation à ce prix des lecteurs, par ma librairie de Rouen.
Je dirais qu'il ne s'agissait pas des meilleurs lectures que j'ai pu avoir dans mon parcours de lectrice. Malgré tout, une mention spéciale à Fugue, que j'ai adoré, et malgré tout ce fut une bonne occasion de toucher à d'autres types de romans, que je n'aurais certainement pas tentée autrement.
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