S'il y a des rendez-vous râté avec certains romans, celui-là en est certainement un des incarnations en puissance. Lu dans l'indifférence la plus totale, le roman à le mérite d'être très court et de vite en finir avec cette histoire très peu enthousiasmante.
Quatrième de couverture :
"Lui c'était un homme d'excès. Un homme qui n'avait pas peur des outrances, prêt à vivre avec un corps et une mémoire démesurés. Il mangeait trop, dormait en criant, ne passait pas les portes et ne faisait aucun effort pour se lier." C. D.-M.
Clara Dupont-Monod, avec ce nouveau portrait d'un être des marges, poursuit une oeuvre forte et singulière. Nestor est obèse. De cet homme désigné au regard des autres comme un monstre, elle tente, avec une paradoxale économie de mots, de saisir le mystère. (...)
Tout d'abord, si l'auteur est décrite dans ce résumé comme une femme économisant les mots, ce n'est pas le cas de l'éditeur, qui en quelques lignes, dévoile quant à lui toute l'histoire du roman, du début à la fin. Pour cela je dis : Chapeau !
Qui est Nestor ? Ben en fait on en sait pas trop. Il est gros, ça oui, si nous ne sommes pas au courant au bout de quelques pages, nous ne le sauront dans ce cas jamais ! Cet homme obèse fait une véritable fixation sur la difformité de son corps, sur l'espace qu'il prend chez lui, assis sur son lit, sa chaise, le fauteuil du bus, le couloir de l'hôpital.
C'est un homme seul, qui rend visite chaque matin à sa femme, dans le coma (Pourquoi je ne sais pas vraiment !).
C'est un homme qui n'assume pas sa corpulence, le regard de l'autre, qui rumine sans cesse don infirmité et se pare à toutes les attaques possibles sur son poids.
C'est un homme qui vit avec sa solitude, le regard plongé dans l'unique décoration de sa maison, un cadre fixé sur le mur et représentant un grand phare rouge et blanc, entouré par la mer paisible.
"Longtemps il avait pensé que la solitude était un sentiment. Maintenant, il l'apparentait aux branches nues ou au sang qui coule dans les veines. La solitude n'était pas une inclination du coeur mais un élément organique, inscrit dans les lois du monde." p.12
Dans son roman, l'auteur passe sans transition différents stades de la journée de Nestor, lui fait rencontrer une femme médecin, qui cherchera à venir en aide à Nestor.
Ou mène ce roman ? Là encore, je ne saurais vraiment le dire. Il n'y a pas vraiment de morale vu que l'auteur offre au lecteur de choisir une fin parmi trois écrites l'une après l'autre, présentée de la sorte : Première issue, deuxième issue, troisième issue... Etrange non ?
Bref c'est un roman très vite lu (117 pages) et très vite oublié ...
Neuvième sélection de l'Armitière, en espérant une dixième plus intéressante...et uen rentrée littéraire de plus !
Note : 3 / 10
13 / 7