… Ouh la la ! Baisse de régime au niveau de la lecture ces deux dernières semaines ! A mon actif, trois romans sont en route, et je me suis concentrée ces derniers jours sur la lecture des dernières pages d’une rentrée littéraire, venue tout droit de Nouvelle-Zélande, sous la plume d’Eleanor Catton : La répétition.
Quatrième de couverture :
Un scandale éclate dans un lycée de jeunes filles : M. Saladin, le professeur de musique, est renvoyé pour avoir entretenu des relations coupables avec l’une de ses élèves, Victoria. Les camarades de classe de l’adolescente et sa jeune sœur se confient tour à tour à leur professeur de saxophone. Toutes sont en émoi, comme brusquement propulsées dans un monde de désir, de choix, de fantasmes dont elles pressentent obscurément qu’ils forgent la vie toute entière. Les adultes, englués dans leurs angoisses et leur lâcheté, essaient tant bien que mal d’endiguer l’onde de choc. L’affaire agite les conversations jusqu’à l’obsession et l’école de théâtre local finit même par l’adapter en pièce de fin d’année, brouillant définitivement les frontières entre réalité et fiction. En cours de saxophone ou sur les planches, les jeunes personnages expérimentent leur propre désir et celui d’autrui. En sortiront-ils indemnes ? De cette affaire tristement banale, Ellie Carton tire un formidable roman d’apprentissage juste, bouleversant et, surtout, extrêmement original.
J’avoue que la lecture de ce roman ne s’est pas faite avec facilité. Est-ce le démarrage d’un nouveau boulot qui en est la cause ? L’éloignement et les appels avec ceux que j’ai laissés derrière moi ? Ces facteurs en sont pour une part la cause, mais il faut reconnaître aussi que l’écriture de ce roman était un peu déroutante, et les personnages se bousculent tous dès les premières pages.
Le roman se déroule dans deux cadres distincts, parfois amenés à se croiser, à se côtoyer pendant quelques instants. Comme le résumé le montre, ces deux mondes vivent sous le scandale d’une relation entre un prof et une élève, certains parlent, d’autres se taisent, et d’autres encore se noient dans des inventions pour comprendre cet acte répréhensible. Une fois l’établissement pour filles, une autre un institut d’art dramatique, le lecteur navigue d’une part auprès de plusieurs jeunes filles, différentes l’une de l’autre, et se confiant tour à tour lors de cours particuliers de saxophone, dans une salle située au-dessus de l’Institut. Au sein de ce dernier établissement, nous suivons un seul jeune homme, Stanley, paumé au début, et se construisant au fur et à mesure dans cet univers si particulier.
Hormis ce scandale qui fait parler tout le monde, une chose lie tout ce petit monde, un mal-être flagrant. Le mal-être des adolescents qui voient débarquer l’âge adulte à grand pas, les profs qui sont blasés, et qui regrettent cette innocence présente devant eux à chaque cours… Et cette histoire qui fait scandale, comment se dépêtrer d’une pareille situation ? A la fois malsaine, naïve, initiatique, cette histoire que l'auteur nous présente ne met pas le lecteur à l'aise..;des ruptures brutes d'un personnage à un autre se font, et nous laisse bras ballants à se dire "Tiens, j'ai perdu le fil"...tout du moins pour les 100 premières pages du livre. Le récit tournant autour des 430 pages au total, le rythme se prend ensuite...sans faire très attention, en ce qui me concerne, à la chronologie...chaque chapitre est divisé en sous-chapitre intitulé par un jour de la semaine ou un mois dans le cursus de ces adolescents...
A la fois intéressant et déroutant, ce livre n'offre pas un accès facile pour tous, et doit en malmener plus d'un sur son passage. En ce qui me concerne, je dirais "Pas mal mais sans plus"...difficile de trancher car le sujet est bon à exploiter, et à lire, mais peut-être que cette écriture hachée, ajoutée à ma lecture qui n'en était pas moins, je pense que je n'ai pas eu le loisir de savourer pleinement...
Note : 6 / 10
Ce roman est lu dans le cadre du jury de lecture de la librairie l'Armitière, le dixième pour être précise. Ce roman peut également rentrer dans le cadre de mon tour du monde de la littérature, ou encore dans le challenge dédié aux premiers romans, ainsi qu'aux sorties de la rentrée littéraire de septembre 2011... et écrire un tel pavé à seulement 23 ans, je dis malgré tout chapeau !
Nouvelle-Zélande
2ème participation
14 / 7 - 2 % de la rentrée atteints !