... Je le disais déjà il y a un an avec le film "Au-delà", pour moi Clint Eastwood est un incontournable, et je ne peux désormais rater un seul de ses films dans les salles obscures. Son atmosphère, ses jeux d'ombre et de lumière, sa manière de tourner...bref Eastwood est pour moi un des plus grands.
Je disais même il y a quelques jours que je suis incapable en temps ordinaire de dire le nom du réalisateur d'un film, seul Eastwood sort du lot, et devient l'argument numéro 1 lors d'une sortie ciné. Bref, trêve de plaisanteries, je suis allée voir, le week-end dernier, le tout dernier Eastwood, qui part cette fois-ci dans l'histoire des Etats-Unis, à la rencontre du père du FBI : J. Edgar Hoover.
Ce film est assez complexe. Nous retrouvons Hoover dans les dernières années de sa vie. Il est à son bureau, et parle de son investissement pour la sécurité de son pays, de ses investigations pour lutter contre cette menace communiste qui terrorisait les Américains. Nous faisons des retours en arrière, alors que le jeune Hoover fonde son bureau, et réfléchit à des moyens qui permettrait de ficher des criminels, et toute la population, et de retrouver les coupables dans une affaire (empreintes digitales, recherches d'indices ...). Tout commence en 1919, alors que Alexander Mitchell Palmer essuie un attentat à son domicile. Dès lors, tout s'enchaîne. J. Edgar monte, son pouvoir s'agrandit et, petit à petit, le bureau fédéra d'investigation (FBI) fait son apparition, avec un code moral strict, des sélections drastiques pour le recrutement...rien n'est fait à la légère.
Clint Eastwood nous montre ces évolutions, mais aussi une part de la vie privée de Hoover, car comme le titre du film l'indique, il s'agit ici de présenter Hoover. Qui est J. Edgar ? Comment était-il ?Quelle est sa part d'ombre et de mystère ?
Ce film ne brille pas pour sa rapidité, je le vois plus comme une réflexion sur le personnage. nous retrouvons l'arrivée de ces lois qui régissent encore les Etats-Unis et le FBI actuellement, mais reste une question que l'on peut légitimement se poser une fois sorti de la salle. Quel message voulait-il faire passer ?
Après quelques jours de réflexion sur la question, je pense que Clint essaie de retrouver l'identité d'un haut personnage de sa jeunesse. Hoover est mort en 1972, Clint Eastwood avait alors 42 ans, il avait certainement grandi avec les images de ce FBI si fort, si puissant contre le mal...sans ce recul qe l'on peut prendre, bien des années plus tard, sur celui qui était vraisemblablement, l'homme le plus puissant du monde.
Comment est-il arrivé là? Qui était-il vraiment ? Que signifiaient ces ambiguïtés à son encontre ? Pourquoi tant de puissance pour un seul homme?
Ce n'est pas un film à rebondissement, ce n'est pas une prise de position claire sur le personnage de Hoover, je vois plutôt ce film comme un portrait d'une personne dont on ne comprendra peut-être jamais vraiment toute la complexité... Loin d'apporter une réponse claire, ce film serait plutôt une invitation à la réflexion sur cette question : jusqu'où un homme peut-il avoir le pouvoir sur les autres ?
En ce qui concerne mon opinion sur Hoover, tel que je l'ai vu dans ce film, il me fait l'effet d'un homme qui, très jeune, à pris à bras-le-corps le destin de son pays, en ne jurant que sur la sécurité des Américains, tout en gavant son ambition manifestement démesurée (nourrie elle-même par sa mère ?). Si la menace exposée au début du film est manifeste, je pense néanmoins que l'homme est resté trop figé sur ces idées d'hier, sans prendre la peine de suivre les évolutions de son temps... (notamment quand nous découvrons son opinion vis-à-vis de Matin Luther King)...
Un bon film, peut-être pas le meilleur de Clint Eastwood (L'échange et Gran Torino sont mes deux incontournables !)...mais malgré tout un film à voir ! Pour la technique d'Eastwood, toujours (un réalisateur dont on reconnaît ses films à la seconde !), et pour, bien évidemment, le jeu exceptionnel de Di Caprio qui semble se fondre totalement dans son personnage, pour son investissement mais aussi pour ces longues heures de maquillage qu'il a dû subir pour passer de 22 à 77 ans !