Chose raririssime dans mon rapport à la lecture, ce livre est arrivé devant moi vendredi, je l'ai lu le samedi.
En route pour une journée balade, je savais que j'avais des moments d'attente, et j'en ai profité pour prendre ce livre, me disant qu'il serait parfait pour m'aider à faire passer le temps.
Quatrième de couverture :
Tout commence par un basculement. Judith, fade institutrice de la Capitale, a décidé de mourir. Sur les rails, sous l'express qui vient du nord. Aux commandes de la locomotive, Paul freine à temps.
Le choc a bien lieu, mais pas celui qu'elle attend : Paul connaît les arbres, les oiseaux. Pour vivre avec lui, Judith quitte tout, son travail, sa famille, et s'installe dans une ville perdue.
Mais Paul a un autre visage.
Pourtant, Judith reste. usqu'au scandale, tonitruant.
Le titre est surprenant, étrange. L'illustration l'est tout autant.
C'est la première fois que je rencontre Anne-Sylvie Sprenger, auteur suisse, qui n'en est pas à son coup d'essai, et qui s'est déjà fait remarquer avec des ouvrages comm Sale fille, ou encore Vorace.
C'est un texte court (233 pages), entrecoupé par des chapitres courts, représentant une scène, un moment-clé de la vie de cette femme, Judith, totalement paumée, esseulée, mais au caractère pour le moins énigmatique. Il est difficile de s'attacher à cette personne, du fait de son égoïsme, de cette volonté d'avoir l'attention focalisée sur soi. Mais en même temps, ce mode de pensée la laisse en pleine détresse, la menant à ce qui fait l'ouverture de ce roman : se présenter devant un train pour en finir avec cette vie.
L'auteur ne perd pas de temps à mettre doucement les choses en place, elle va à l'essentiel, par une écriture efficace, qui ne nous laisse pas en plan. Pourtant pas vraiment adepte de ce type de texte court, je m'y suis retrouvée grâce à cette façon de présenter les choses, de passer d'une scène à un dialogue, à un interlude où le temps passe, en quelques lignes, permettant ainsi aux personnages principaux de faire un bon en avant dans le calendrier, et de suivre où mène cette relation naissante, entre Judith et son sauveur, Paul.
Est-il vraiment sauveur ?
Une question qui se pose au fil de la lecture.
Le final m'a laissé un peu surprise...me posant la question du pourquoi et du comment est-ce possible, je suis revenue sur la 4e de couverture, et j'y vois "tragédie grotesque et critique de l'autofiction",et là ma lecture prend encore un nouveau sens. Et je revois tous ces thèmes d'écriture qui me hérissent les poils, tant ils sont surfaits, à force, et au final, je retrouve dans cette lecture une opinion intéressante sur la question, comme une manière de dire, "et bien voilà, moi aussi je peux écrire une descente aux enfers, sans pour antant dire qu'il s'agit justement de moi..."
Et garder dans un coin de votre tête, si vous lisez cet ouvrage, que Judith est une passionnée de littérature. La suite ? A vous de la découvrir.
Je remercie les éditions Fayard pour l'envoi de cet ouvrage, à découvrir chez les libraires dès le 3 septembre 2012. Il s'agit ici de ma première lecture dans le cadre de la rentrée littéraire 2012. Il intègre également le challenge Voisins-Voisines d'Anne avec la Suisse.