/image%2F0552326%2F20150913%2Fob_1ce1b5_9782221187708.jpg)
A l'heure où l'on parle des jihadistes, des convertis à l'islam intégriste partant pour la Syrie, sans tambour ni trompette... Voilà que le nouveau roman de Julien Suaudeau nous tombe entre les mains.
Nous sommes à Evreux, ou dans un ville qui ressemble à une de ces nombreuses autres villes de France où la une part de la jeunesse est coincée entre des barres d'immeubles, avec pour seul horizon l'urbanisation moyennement belle de la ville, voire pas belle du tout. Et puis Julien Suaudeau nous fait rencontrer un de ces jeunes, un de ces gars qui ne se démarque pas des autres, qui suit le mouvement sans trop savoir vers où il va.
c'est un anonyme, un mec pour lequel rien n'est vraiment écrit dans la vie, tout du moins rien d'extraordinaire... un Monsieur Tout-le-monde. Jusqu'à ce rodéo en moto, dans un terrain désaffecté. Un moment qui marquera un tournant dans sa vie, sans qu'il s'en rende vraiment compte.
De la place de Monsieur Rien à celle de bourreau des islamistes, Julien Suaudeau dresse le portrait d'un converti parti de rien, un de ceux dont on n'attendait pas la conversion, et encore moins la radicalisation. S'en rend-il lui même compte ?
/image%2F0552326%2F20150913%2Fob_eeeb27_1b3fca75233133393532323237353734363134.jpg)
Le hasard a voulu que je découvre ce roman dans les rangées d'une librairie deux ou trois jours avant de reprendre le boulot. Et bien évidemment, voyant qu'il se passait en Normandie, et qu'il était écrit par un Normand... je ne pouvais que tenter de faire l'interview de l'auteur pour le boulot.
C'est ainsi que j'ai eu ce roman entre les mains. A sujet difficile, contact difficile, dans un premier temps. J'ai un mal de chien incroyable à croire qu'un homme devient bourreau parce qu'il a eu une enfance difficile. Mon cerveau à du mal à intégrer le fait que ce cercle vicieux est sans fin, et que rien ne semble pouvoir faire que les choses aillent autrement.
Et puis il y a l'attente, la lente (très lente) descente aux enfers de ce personnage perdu à jamais. Son premier contact avec l'islam, qui vient un peu à partir de rien. Comme ce qui faisait sa vie jusqu'alors... rien !
Quand j'ai lu les dernières lignes de ce roman, je n'étais pas à l'aise, j'avais comme un sale goût dans la bouche, un dégoût. Et des questions ? Peut-on pardonner à ces ordures les actes commis au nom d'une religion qu'ils méprisent et interprètent à leur sauce.
Il y avait cette attente, et ce manque de réponse. Jusqu'à ce que j'entre en contact avec l'auteur, professeur de français aux Etats-Unis, que je découvre son mode de pensée, et son raisonnement concernant le sujet des intégristes nés de la société française, comment ces jeunes ont tout d'un coup l'envie de faire le jihad en Orient.
Un entretient très intéressant à suivi cette prise de contact avec Julien Suaudeau. Cela alors que la photo du petit Aylan commençait à circuler sur le Net et dans les médias (oui, je sais, je suis en retard dans l'écriture de mes critiques !). Plutôt que de vous la retranscrire ici, je vous propose de la retrouver là.
Un roman qui peut permettre de comprendre ce qui se déroule sous nos yeux chaque jour, en zappant sur les différents médias. Quand on a une part d'idéalisme comme moi, c'est parfois difficile à gober.
Est-ce que j'y crois et que je comprends mieux maintenant, je n'en suis pas si sûre que ça... mais bon, si lire peut aider à commencer à trouver des explications, autant le faire dès à présent.