Comme vous pourrez le constater, par mes quelques publications de lecture, je rattrape lamentablement mon retard et mon manque d'organisation total par rapport au mois anglais, en juin... comme on dit, mieux vaut tard que jamais !
Parmi mes objectifs avortés de ce rendez-vous de blogueurs, je voulais retrouver la plume de Jonathan Coe, que j'avais découvert l'année dernière avec Expo 58, son dernier roman. Parmi ceux qui me font de l'oeil depuis quelques mois, il y avait celui-ci, Bienvenue au club, qui, par son contexte, me faisait terriblement envie. Nous sommes dans les derniers temps avant l'arrivée de Margaret Thatcher au pouvoir, nous sommes dans la période des tensions sociales dans les industries en souffrance du pays, nous sommes aussi sous la menace des attaques de l'IRA, toujours déterminée à lutter contre la puissance britannique.
Bienvenue dans les années 1970, à Birmingham, à la rencontre de jeunes lycéens en pleine croissance, en pleine mutation dans leurs relations garçon-fille, bientôt homme et femme...Alors que leur pays est en proie à de grandes évolutions, eux se concentrent sur les relations entre eux, sur l'intégration d'un groupe qui assurera leur popularité. Considérations politiques, sociales et musicales font petit à petit leur chemin à l'esprit de cette jeunesse dont l'avenir est encore à tracer.
Trop partie sur la situation politique du Royaume-Uni, j'vais oublié pendant un temps de me concentrer sur ce qui fait l'essentiel du sujet de ce roman : la jeunesse anglaise dans les années 1970.
Cet incident de lecture oublié, j'ai retrouvé tout au long de ce récit une plume fine, précise et ciselé, permettant au lecteur de plonger dans l'univers et les pensées de ces personnages en pleine mutation. Petit à petit se dressent devant nous les hommes et les femmes de demain, présentés par leurs descendants, qui tentent de rassembler les pièces du puzzle, pour avoir un aperçu de ce que pouvais être la vie de leurs parents à leur âge.
C'est un récit sur le monde qui change, sur le choc des générations aussi. Les enfants ne sont plus sans s'intéresser au monde qui les entoure, et l'envie d'ailleurs bouscule les traditions familiales suivies depuis des générations.
Avec le regard de ces adolescents, nous suivons également l'engagement syndical pour le bien-être de salariés qui ne cessera d'être mis à mal, au fil des années. Il y a les attentats terribles qui brisent la vie de famille, commis au nom d'une idéologie dont les victimes sont à mille lieux de s'en inquiéter, parfois.
Un roman dans lequel j'ai mis peut-être un certains temps à me plonger, mais qui, au fond, demeure un superbe portrait de ce que pouvait être la société anglaise à une époque donnée.
Comme Folio a eu la grande idée de publier ce roman, avec sa suite Le Cercle fermé, en un seul et même volume, il ne me reste plus qu'à trouver le bon moment pour retrouver ces personnages pour la plupart attachants, en les retrouvant, quelques années plus tard.