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Cet été, le hasard et une folle envie d’acheter des livres m’ont mené vers ce court ouvrage, de 150 pages, dans les étals de livres au sein de la librairie La Galerne, au Havre.
« 84, Charing Cross Road » est un roman épistolaire, tiré d’une relation épistolaire authentique entre une Américaine un peu fauchée et une librairie anglaise, au cœur de Londres. Je le reconnais ici, il ma fallu un temps pas possible pour le rendre compte que cet ouvrage était composé de véritables lettres vraiment échangées entre cette femme, Helene Hanff et la librairie Marks & Co. (Je suis un peu longue à la détente, ça va !)
Helen Hanff envoie son premier courrier en février 1949, demandant dans sa missive des titres introuvables aux Etats-Unis, ou à prix d’or. Cette femme solitaire demande des auteurs précis, et démontre au fil des ses courriers une volonté indéfectible de découvrir de grands auteurs, poussant parfois son exigence à de la loufoquerie, par sa façon de mener le libraire s’occupant d’elle à se surpasser.
Nous sommes dans un contexte d’après-guerre où, pendant que les Américains vivent normalement, les Britanniques, quant à eux, sont toujours avec du rationnement pour tout ce qui concerne l’alimentation, et les objets courants.
Progressivement, des liens vont se tisser entre cette Américaine écrivain et scénariste, qui tente de vivre de son métier, tant bien que mal, tandis que le personnel de la librairie londonienne se décarcasse pour répondre à ses demandes, mais aussi au quotidien, pour survivre dans cette période encore difficile pour les Européens.
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En 150 pages, nous voyons une amitié profonde se tisser en quelques mots sur un courrier, et cela, malgré la distance, et un océan qui les sépare.
Il est nécessaire pour ce genre de livre, à mes yeux, de pouvoir le lire sans coupure, ou si peu. Il va y avoir un mois que ce livre est lu. J’ai profité d’un aller-retour à Paris en train, pour découvrir cette amitié outre-Atlantique, qui a marqué, visiblement, des générations de lecteurs.
De cette lecture, je retiens avant tout cette sensation agréable de sentir une amitié naitre, progressivement. Les nombreuses références bibliographiques sont malheureusement entrées dans une oreille, pour vite ressortir de l’autre mais, heureusement, le livre est très bien annoté, et permet de s’y retrouver quelques semaines après lecture.
Le personnage d’Helene Hanff est à la fois attachant et agaçant. Son côté désinvolte, ou encore son exigence à l’encontre des libraires, en particulier Franck Doel, qui devient son référent chez Marks & Co.
Une question demeure en tête lors de cette lecture : vont-ils se rencontrer un jour ? Les espoirs viennent à plusieurs reprises, et progressivement, les années passent, sans savoir quand ce jour va bien pouvoir se concrétiser.
Cette lecture était intéressante, enrichissante aussi pour ses nombreuses références à la littérature, mais aussi pour son contexte d’après-guerre, et l’évolution des modes de vie, au fil des années. La postface permet de découvrir les « coulisses » de cette correspondance, et comment elle a fini, un jour par être publiée, mais aussi adapté sur le grand écran avec Anthony Hopkins et Anne Bancroft, sous la direction de David Jones (adaptation que j’aimerai retrouver en bibliothèque). Un ouvrage qui est agréable à lire, qui occuper lors d’un trajet en train, et qui peut en intéresser plus d’un, pour tous ces éléments que j’ai évoqués plus haut.
Et vous, connaissiez-vous cette histoire ?