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Certains seront surpris (je pense notamment à toi George ;) !), mais oui, vous voyez bien un livre de David Foenkinos présenté sur mon blog.
D'autres diront qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, ou encore, qu'il faut lire l'auteur avant de se faire une véritable opinion sur lui.
Il faut dire que je suis mal partie avec lui. Alors que son roman La Délicatesse caracolait dans le top des ventes, je me décidais à lire un autre roman au succès incroyable Le Mec de la tombe d'à côté (il a quand même fallu que je recherche ce titre sur le Net, pour pouvoir le noter ici !), certainement une de mes plus mauvaises expériences en matière de lecture, et une incompréhension totale du phénomène, par rapport au rendu final. Déjà, ce détail ne m'aidait pas...
Puis j'ai vu David Foenkinos lors de l'avant-première de La Délicatesse, à Rouen, réalisé son frère. Ils ne m'ont pas du tout plu ces deux personnages. Quelque chose ne passait pas, et le film était bourré de clichés qui me sortaient par les yeux.
Donc, voilà avec quoi je partais !
Puis la fin août 2014 arrive, et je vois ce roman : Charlotte. L'ignorant un temps, après avoir vu le nom de l'auteur, je ne saurai dire ce qui m'a fait revenir vers lui, vers sa 4e de couverture.
Charlotte Salomon est une artiste quasiment oubliée à l'heure actuelle. En 1943, elle meurt dans un camp de concentration. Elle a 26 ans,elle est juive, enceinte. Mais, elle était aussi une jeune femme au destin tragique, dès l'enfance. Et surtout, une grande artiste qui a laissé pour la postérité une oeuvre saisissante.
David Foenkinos découvre un jour l'existence de cette femme, grâce à une exposition. Hanté par l'histoire de cette jeune Allemande, il partira sur ses traces afin de raconter sa vie dans un roman, comme pour lui donner un nouveau souffle et sensibiliser les jeunes générations à l'histoire de cette jeune juive, détruite par le nazisme, et d'étant plus qu'un nom parmi des millions d'autres.
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Et là, je me prends une claque dans la figure, la 2e en un mois (la première se trouve ici, dans un style radicalement différent) !
Il y a tout d'abord un temps d'adaptation avec le style d'écriture. Des phrases courtes, brèves, et des passages à la ligne à la fin de chacune d'entre elles... Comme un souffle.
David Foenkinos nous emmène en Allemagne, l'Allemagne du début XXe siècle, à la rencontre de la famille Salomon. Avant de se concentrer sur la vie de Charlotte, il écrit une première partie sur la génération précédant l'artiste, à la rencontre de sa mère et de sa sœur. Les Salomon forment une famille au destin tragique, ou la noirceur et le suicide ne sont pas rares.
De ce constat, nous voyons ensuite naître la petite Charlotte. Elle grandit entourée de parents qui s'aiment, mais qui seront bientôt rattrapés par les tristes pensées hantant la famille Salomon.
Divisant son récit en plusieurs parties, en prenant en compte les étapes majeures de la vie de Charlotte, l'auteur imagine ce que pouvait être le quotidien de la jeune fille, ce qui a fait naître en elle l'artiste de demain. Tout n'est pas à enregistrer comme la vérité vraie, c'est certain, mais je crois l'auteur quand il parle de ses recherches, de son voyage sur les traces de Charlotte, à Berlin, dans le Sud de la France, de ses rencontres avec les descendants de voisins, ceux qui veulent bien témoigner, et ceux qui claquent la porte en demandant de ficher le camp.
Sans aucun doute, c'est un roman qui m'a marqué, qui m'a donné envie de mieux connaître cette Charlotte Salomon, et notamment son oeuvre, seul véritable témoignage devant l'éternel de la vie de cette jeune femme, aspirée à 26 ans par la spirale infernale de l'Histoire et de l'intolérance.
Par sa facilité de lecture, je dirai que c'est un livre qui peut être mis entre toutes les mains car, même si certains passages demeurent d'une grande naïveté, qui semblerait propre à l'auteur, le fond de l'ouvrage est néanmoins un des meilleurs moyens de toujours rappeler aux jeunes générations ce qui a pu se faire dans les années 1930-1940, au nom de l'hégémonie d'une race et de l'antisémitisme. De nous jours, il me semble que c'est un message qu'il ne faut jamais cesser d'adresser au plus grand nombre.
Pour cela, merci à l'auteur d'avoir choisi de devenir l'un de ces relais vers la raison.
Et vous, l'avez-vous lu ?