Enfin me revoilà avec un petit bout de Portugal à vous proposer, et pas des moindres ! Aujourd’hui, nous allons faire un tout dans les ruelles sinueuses du quartier de l’Alfama, à Lisbonne.
Pour faire simple, l’Alfama est LE quartier typique et représentatif de la capitale. Autant le quartier de l’Oriente est contemporain et futuriste, autant l’Alfama est tout ce qu’il peut y avoir de typique, de traditionnel et d’ancien.
Vous avez devant vous le quartier qui a survécu au tremblement de terre de 1755, de sa cathédrale Sé Patriarcal à ses maisons coincées entre des ruelles étroites.
Pour découvrir l’âme de ces lieux, il ne faut pas avoir peur de s’user les semelles sur les pavés lisboètes, mais aussi d’avoir également des mollets bien musclés. Car l’Alfama, c’est avant tout une colline à gravir. Cette colline a, en guise de porte d’entrée, cette fameuse cathédrale survivante, de son vrai nom Igreja Santa Maria Maior. Outre la découverte de cet édifice très brut, il est possible d’y visiter deux lieux dont l’entrée est payante : la salle du trésor, et le cloître.
Ensuite, c’est le moment de gravir cette colline, pour y découvrir un premier point de vue formidable, au miradouro de Santa Luzia. Au dessus d’une église dédiée à l’Ordre de Malte, ce point de vue sur la ville permet de faire de premières belles prises de vue, en jouant avec les colonnes de la galerie longeant ce point de vue. Un peu plus haut, une esplanade avec un kiosque (le kiosque non pas à journaux, mais à boissons !) permet de voir toute une partie du quartier se dévoiler sous nos yeux : le Panthéon, un monastère, les toits de tuile et au loin la mer de Paille… avec en fond musical des airs de jazz joué par un musicien.
Mais, s’il ne fallait gravir cette colline que pour une chose, sans aucun doute, il s’agirait du Castelo São Jorge. Les plus vieilles pierres de cet édifice ont été érigées en 138 avant JC ! Occupée par les Romains, les Wisigoths, les Maures puis les chrétiens, ce château a traversé les temps en évoluant, en devenant une véritable forteresse surplombant toute la ville… et c’est tout simplement magique à voir ! Les photos se multiplient, au gré des murailles et créneaux, tandis que les jambes deviennent déjà de plus en plus lourdes.
Ce quartier est reconnu comme l’antre des concerts de fado, mais gare au piège à touristes. Certaines boites proposent de façon alléchante une boite soirée fado, avec un repas.. et la note flambe !
Pour découvrir le vrai fado, et ceux qui ont fait l’histoire de cette musique présentant la saudade lisboète, il suffit de se rendre au musée du fado. Toute son histoire est compté aux visiteurs qui, avec un audioguide, découvrent également les voix de ceux qui font la légende de cet art musical, tels qu’Amalia Rodriguez… bon, en ce qui me concerne, 10 minutes de chanson, c’est déjà pas mal, mais c’est aussi ça l’ambiance de l’Alfama.
Enfin, parmi toutes ces choses à voir, rien de tel que de traverser le quartier à bord de l’electrico 28E, qui traverse les ruelles les plus étroites, en nous laissant découvrir les façades, les fils à linge traversant les rues, chargés de vêtements séchant au soleil…
Pour prolonger la visite dans les quartiers les plus typiques de la ville, je ne peux que vous recommander de poursuivre l’aventure dans les quartuiers Graça ou encore la Mouraria, là où est véritablement né le fado. Pour ce dernier endroit, le départ se prend depuis la Praça Martim Moniz. Si vous aimez fouiller un peu, partez dans le beco das Farihnas, pour y retrouver des photos représentant les vieux du quartiers, immortalisés par la photographe Camilla Watson.. . un très bel hommage.