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De l'Islande, nous connaissons ses paysages de rêve, ses glaciers, ses fjords, des images où l'eau est bleue, les prés verts, ou d'autres endroits quasiment lunaires...
C'est dans un tout autre univers que nous plonge l'Australienne Hannah Kent, avec ce roman nouvellement sorti. Cette fois-ci, nous plongeons au cœur de l'Islande de la mi-XIXe siècle, à la rencontre des couches les plus populaires de ce pays sous domination danoise.
Ce roman est une rencontre avec la dernière condamnée à mort de l'histoire de l'Islande, Agnès Magnusdottir. Cette dernière es condamnée pour avoir participé au meurtre de deux hommes, dans la ferme où elle travaillait. L'un des deux est Natan, un guérisseur, savant du monde des plantes et des potions.
En attendant son exécution, Agnès est transféré dans une ferme misérable où vivent un couple et leurs deux filles. Cette cohabitation s'annonce difficile, tant le meurtre a suscité beaucoup d'émois dans la région, de terreur et d'envie de revanche sur cette"sorcière" qui est en partie responsable de cet acte de sauvagerie.
Tout au long du récit, nous assistons à son quotidien dans la ferme, à ses entrevues avec le révérend Totti, qui doit la mener vers la voie de la pénitence avant de passer au billot. Progressivement, l'auteur dévoile l'histoire de cette femme, qui vit ses derniers mois d'existence. Une plongée dans une Islande méconnue, mixée avec une écriture superbe.
Car oui, ce roman est un petit bijou difficile à lâcher. Au petit-déj, pendant une pause, avant de dormir... tous les moments étaient bons pour retrouver la terrible histoire de cette condamnée.
Il faut savoir que l'auteur s'inspire de faits réels, après de multiples recherches effectuées sur place, dans les archives, les registres paroissiaux. C'est une incroyable quête de l'information qui a mené cette Australienne sur les traces d'Agnes. J'aurai été curieuse de savoir l'origine de cette envie de tout connaître de cette femme condamnée.
"A la grâce des hommes", c'est dans un premier temps une ambiance. L'Islande se prête manifestement au jeu de la mélancolie, de cette atmosphère feutrée et mystérieuse qu'Hannah Kent développe au fil du récit.
Les conditions de vie sont dures. Nous avons une condamnée qui est maltraitée, dans les premières pages. Nous avons une famille "d'accueil" vivant dans une petite ferme quasiment en ruines, avec une mère malade, probablement en fin de vie, elle aussi. Très vite, nous nous rendons compte que ce roman ne sera vraiment pas un livre invitant à la détente, un livre sans prise de tête.
C'est un sujet très fort qui se développe petit à petit sous les yeux des lecteurs. Et j'ai été transportée par cette histoire, à attendre de savoir toute l'histoire d'Agnes, qui se confie, petit à petit, à un révérend ne sachant pas vraiment comment mener à bien sa mission. Difficile de croire à la véracité du jugement des faits, concernant le meurtre de Natan. Quelque chose cloche, et l'empathie prend le dessus à propos de cette femme qui vit ses dernières semaines d'existence.
J'aimerai ne pas en dire plus, pour vous laisser le plaisir de découvrir ce magnifique premier roman, remarquable par la maturité de son auteur, qui n'a que 28 ans, et qui donne l'impression d'avoir déjà des années d'écriture derrière elle. Je ne sais quasiment rien d'Hannah Kent, et elle est plutôt référencée dans des pages web anglaises, que je vais plancher dans les prochains jours car, franchement, je l'admire et je l'envie, là tout de suite !
Qui a lu ce roman ? Qu'en pensez-vous ?
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