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Au sein de ma bibliothèque rouennaise, au hasard des étagères, mon regard se pose brièvement vers des noms à consonance irlandaise. L'envie d'Irlande revenait à la charge, et je me suis arrêtée sur cet ouvrage d'Edna O'Brien, et, quelque chose suffisamment rare et qui mérite d'être souligné ici, je repars avec un recueil de nouvelles !
De cet auteur, je ne connaissais rien, hormis ce qui est écrit en 4e de couverture, en trois-quatre lignes.
J'ai découvert Edna O-Brian pas plus tard que la semaine dernière, une fois cet ouvrage terminé, dans le cadre des "Carnets de route" de François Busnel qui s'intéressaient aux auteurs contemporains de Dublin.
Si le présentateur ne passe vraiment pas, quelle joie de découvrir ces auteurs, qui parlent de leur ville, de leurs livres, de leurs méthodes de travail...
Et la lumière s'est faite sur cette femme de plus de 80 ans, qui a vécu l'exil, si on peut dire, suite au scandale provoqué par son premier roman "The Country girl", en 1960.
En m'intéressant ici à un recueil de nouvelles, je me suis plongée dans l'histoire de divers personnages, des femmes souvent, de leurs émois, mais aussi des hommes, et des paysages englobant ces courtes histoires.
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De ces histoires, certaines ont eu plus d'impact que d'autres.
Parmi les différents textes présentés dans cet ouvrage, je retiens le premier "Rois de la pelle" qui donne la parole à un Irlandais vivant à Londres. Il y a passé toute sa vie, sans jamais trouvé de vraies attaches, à part un petit pub tranquille, où il boit ses deux pintes de la journée.
Il y a "Fleur noire" aussi, où un homme et une femme se perdent dans les terres d'Irlande pour n'y être que tous les deux, sans risque de se faire repérer, Lui sort de prison, et des menaces planent au-dessus de sa tête.
"Envoie la pluie à mes racines" m'a beaucoup plu aussi. Miss Gilhooley s'installe dans le salon d'un hôtel, attendant la venue de son poète fétiche, celui pour qui son cœur bat. Nous suivons cette attente, en apprenant la vie de cette femme.
De tous ces récits, un élément unique domine : la solitude de chacun des personnages. A tour de rôle, ils présentent leurs doutes, leur détresse aussi, tout en nous en apprenant toujours un peu plus sur l'identité irlandaise, l'histoire de ce pays, sa géographie et ses troubles. Entre foi religieuse exacerbée et indépendantisme, chacun de ces personnages dévoile une part d'ombre de ce pays, mais aussi ce qui en fait sa beauté.
Mon regret est que certaines histoires ne soient restées que sous forme de nouvelles. J'avais envie d'en apprendre plus sur certains, connaitre le déroulé de leur vie et mieux m'imprégner de leur histoire.
Mais cela résume mon blocage quant au format de la nouvelle. Car Edna O'Brien ne bacle pas ses récits, bien au contraire, l'essentiel y est. Mais je reconnais aimer les développements et les détails.
Un retour dans les terres irlandaises qui donne envie d'aller plus loin encore, en sortant d'autres romans, d'autres auteurs. Les suggestions faites lors des "Carnets de route" de François Busnel vont certainement me faire craquer, une fois encore.